(par Antoine Li, le 10 mars 2017)
Malgré le temps assez pourri et le confort un peu sommaire de la Ferme du Bonheur qui accueillait la rencontre, j’ai passé une journée très instructive.
Le réseau AMAP Ile de France joue un rôle important dans l’organisation des circuits courts et pour la défense de l’agriculture bio dans la région. Celle-ci en a bien besoin, car si elle n’a aucun problème à trouver des marchés, elle se confronte à une concurrence très forte pour les terres. La pression immobilière énorme et la dominance de la grande agriculture céréalière sont les traits marquants de la situation. Le réseau AMAP agit auprès des instances régionales. Il s’est mobilisé non seulement pour défendre sa subvention après le changement de majorité politique, mais aussi pour s’opposer aux projets de grands aménagements dévoreurs d’espace sur le Plateau de Saclay et sur le Triangle de Gonesse notamment.
Il participe aussi au sein d’ABIOSOL au soutien des paysans bio eux-mêmes, par des formations, de l’accompagnement et des aides à l’installation, et des rencontres entre professionnels. Il y a aussi des formations ouvertes à tous les Amapiens, aides à la création d’AMAP, aides à la gestion et connaissance des enjeux agricoles.
L’activité du réseau repose essentiellement sur les 16 membres élus du conseil d’administration (moitié Amapiens, moitié producteurs) et sur les 5 salariés basés à Montreuil après le déménagement de 2016. Ces 5 salariés représentent 2/3 du budget dépenses, et la continuité de leur travail est importante (coordination et organisation des activités, élaboration de documents et d’outils de travail pour les associations, etc….)
Cette année, avec la menace sur les subventions, le réseau a pris conscience de sa fragilité en étant dépendant pour 2/3 de financement public (Région Ile de France et Ville de Paris). Il a donc décidé d’améliorer son indépendance en se fixant comme objectif de faire monter le financement par les cotisations à 50% du budget (*), et en cherchant à diversifier les autres ressources notamment par l’obtention de la reconnaissance de l’utilité publique et la possibilité de collecter des dons. Comme la préférence est donnée à la bonne volonté plutôt qu’à la coercition, il faudra convaincre en mettant mieux en évidence les apports du réseau qui sont très réels.
Voir et parler un peu avec les représentants d’autres AMAP, comparer leurs problèmes avec les nôtres est déjà en soi très positif. Les situations sont assez variables entre Paris-centre et différentes banlieues, ou même banlieues rurales, selon l’histoire de chaque association, ses relations avec les autorités locales, et les producteurs avec qui elles fonctionnent. Mais les points communs sont aussi nombreux, on le voit aux questions récurrentes qui émergent dans les séances de travail. Entretenir des relations avec d’autres AMAP et échanger des tuyaux devrait nous permettre d’évoluer positivement. Pour l’instant ce n’est que le début, puisque nous sommes nouveaux dans le réseau.
(*) Pour cette année nous reversons un peu moins de 2€ par adhérent, ce qui est un tout petit début, mais nous envisageons d’augmenter notre participation, en particulier si nous pouvons résilier notre assurance, qui avec notre nouveau statut semble faire doublon avec celle fournie par le réseau.